Météo des forêts en France

Météo France vient d’annoncer la mise en ligne d’une météo des forêts à partir du 1er juin, avec une carte quotidienne d’évaluation du risque.
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Dépérissement des pins sylvestres, nouvelle étude

Il est courant depuis 1990 d’apercevoir en Valais des massifs de pins sylvestres dépérir sur les flancs montagneux. Ces phénomènes ne se produisent pas uniquement en année caniculaire ou sèche, ce qui restait inexpliqué jusque-là. Par un suivi de quatre placettes forestières valaisannes (Viège, Bois de Finges, Saillon et Lens) entre les années 1990 et 2000 réalisé par le WSL, l’élément déterminant du phénomène a pu être mis en avant: le dépérissement des pins sylvestres est lié à des mois de juillet à septembre particulièrement pauvre en précipitations.

Selon les indications scientifiques sur l’évolution des changements climatiques, le dépérissement des pins sylvestres en Valais va se poursuivre dans les prochaines années. Le changement climatique impacte directement la température de l’air, le nombre d’heures d’ensoleillement et donc l’humidité ambiante qui diminue provoquant une augmentation de l’évaporation par photosynthèse et un assèchement accru en été. La structure et la composition des peuplements de pins sylvestres vont se modifiés au cours des prochaines décennies ce qui demandera au gestionnaire de la vigilance pour pouvoir conserver la fonction protectrice de ces forêts situées majoritairement sur pentes abruptes.

Stockage de carbone et lombrics

Le carbone stocké dans les matières organiques mortes est libéré et stocké dans le sol grâce au travail de décomposition des organismes du sol. Cette action naturelle permet de lutter contre les changements climatiques en réduisant la quantité de carbone de l’atmosphère.

Diplopode, WSL

Une étude du WSL (Institut de recherches sur la forêt, la neige et le paysage) débutée en 2003 a démontré en début d’année 2022 que la sécheresse en forêt (Bois de Finges, VS) entraîne la léthargie des décomposeurs comme les lombrics et les cloportes, empêchant ainsi le stockage du carbone dans le sol. La conclusion de l’étude est importante dans le contexte actuel du changement climatique. En effet, Frank Hagedorn indique que « si les sols forestiers deviennent trop secs, l’abondance de la faune du sol et son activité sont réduites, et les forêts peuvent absorber moins de carbone à long terme », impactant ainsi un puits de carbone naturel important pour l’avenir. La faune du sol devra à l’avenir être mieux prise en compte dans les études et décisions liés à la forêt et aux changements climatiques tant leur existence est essentielle au bon fonctionnement durable des écosystèmes.

Arbre hors-forêt: Foresterie urbaine et agroforesterie

L’OFEV porte un intérêt important aux arbres hors-forêt notamment en lien avec les infrastructures écologiques et l’atténuation des effets des changements climatiques. Ces arbres hors-forêt sont présents dans le milieu urbain (foresterie urbaine) et dans le milieu agricole (agroforesterie). Les prestations offertes par ces arbres sont à mettre en avant et à valoriser :

  • La séquestration du CO2
  • La dépollution de l’eau
  • L’atténuation de la température ambiante
  • L’amélioration de la fertilité des sols
  • La création d’espace de détente
  • La formation de matériaux durable
  • etc.

Les arbres hors-forêt sont compris dans la politique forestière 2021-2024, notamment dans les objectifs 6 et 10. La gestion durable de ces entités spatiales individuelles (pas contenus dans un peuplement) nécessite encore des études afin d’assurer leur promotion, valorisation et sauvegarde. L’OFEV collabore avec l’OFAG sur le thème de l’agroforesterie et avec diverses villes et réseaux d’acteurs (comme ArboCityNet) afin de développer la foresterie urbaine.

Déforestation et équilibres mondiaux

Il est connu que la forêt absorbe une grande part du CO2 présent dans l’atmosphère pendant sa croissance en échange du rejet d’O2. Cependant, la déforestation, en particulier celle des forêts tropicales, provoque un déséquilibre entre CO2-O2 produit par la forêt, en faveur d’un accroissement en CO2 libéré dans l’atmosphère par l’écosystème forestier. Entre les années 2000 et 2020, la forêt a perdu environ 100 millions d’hectares.

En début d’année 2022, les chercheurs de l’Alliance pour le développement de systèmes agricoles et alimentaires durables et résilients ont également démontré que la déforestation influence également d’autres équilibres planétaires, comme l’albédo, la configuration des vents, la distribution locale de la chaleur et la composition des nuages ou les cycles de l’eau. Ces déséquilibres affectent ensuite en cascade l’agriculture et donc la pauvreté et la santé humaine.

Cette étude permet au monde politique d’avoir des données solides validant la nécessité et les avantages économiques à prévenir la déforestation au niveau mondial. Quelques points listés ci-dessous permettent de mettre en avant l’intérêt à l’échelle mondial du maintien du couvert forestier :

  • Une meilleure distribution de la chaleur sur les hauteurs, empêchant ainsi les rayons solaires de toucher le sol et de provoquer des sècheresses
  • Un transfert des eaux du sol vers la surface ainsi que dans les airs, puis par évapotranspiration et grâce aux composés organiques volatils biogéniques (COVB) relâchés dans l’air, la création de nébulosité et de précipitation permettant ainsi un climat idéal pour la croissance des végétaux
  • La formation de nuages permettant la réflexion des rayonnements solaires vers l’espace et le refroidissement global de la surface terrestre