Dépérissement des pins sylvestres, nouvelle étude

Il est courant depuis 1990 d’apercevoir en Valais des massifs de pins sylvestres dépérir sur les flancs montagneux. Ces phénomènes ne se produisent pas uniquement en année caniculaire ou sèche, ce qui restait inexpliqué jusque-là. Par un suivi de quatre placettes forestières valaisannes (Viège, Bois de Finges, Saillon et Lens) entre les années 1990 et 2000 réalisé par le WSL, l’élément déterminant du phénomène a pu être mis en avant: le dépérissement des pins sylvestres est lié à des mois de juillet à septembre particulièrement pauvre en précipitations.

Selon les indications scientifiques sur l’évolution des changements climatiques, le dépérissement des pins sylvestres en Valais va se poursuivre dans les prochaines années. Le changement climatique impacte directement la température de l’air, le nombre d’heures d’ensoleillement et donc l’humidité ambiante qui diminue provoquant une augmentation de l’évaporation par photosynthèse et un assèchement accru en été. La structure et la composition des peuplements de pins sylvestres vont se modifiés au cours des prochaines décennies ce qui demandera au gestionnaire de la vigilance pour pouvoir conserver la fonction protectrice de ces forêts situées majoritairement sur pentes abruptes.

A la recherche des frênes et ormes sains

Les ormes ont été décimés en Suisse par la graphiose. Malgré cela, il reste quelques vieux et gros ormes dans les forêts de plaine. Ces individus ayant survécu à la maladie présentent une génétique favorable et résistante. Concernant le frêne, très fortement attaqué depuis 2018 par la chalarose, il a été noté qu’un 10% des individus semble également bien tolérer la maladie.

Les scientifiques du WSL recherchent des individus sains (frêne et orme) en Suisse depuis 2016 afin d’évaluer les facteurs de résistance de ces individus. Via un questionnaire envoyé aux forestiers, il a été relevé qu’il existe en Suisse 397 frênes tolérant ainsi que 768 ormes sains.

La plupart des frênes tolérant se situent dans des région où la maladie fait rage depuis de nombreuses années car ceux-ci sont plus facilement identifiables. La répartition des ormes sains s’avère aléatoire. Afin de les conserver aussi longtemps que possible, plusieurs méthodes sont à étudier:

  • Les mettre en quarantaine afin d’éviter la propagation de la maladie
  • Créer des arbres tolérant dans la nature par la promotion des arbres sains
  • Remplacement d’arbre
  • Contrôle biologique
  • Monitoring

Les ormes sains s’avèrent être plus nombreux en tant que jeune (20-30cm BHD) que les frênes; ce qui provient du comportement différent des maladies contre lesquelles se battent ces arbres. La propagation des maladies est aussi différente entre la graphiose et la chalarose car liée au vecteur de l’infection (mobile ou peu mobile).

Le sol forestier vit

L’ Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage WSL publie une notice captivante sur le sol forestier. Les sols forestiers sont vieux de plusieurs millénaires, mettant parfois près de 100 ans pour former une épaisseur de 1 cm. Aucun apport d’engrais ne les a enrichis et ils participent fortement à la biodiversité. Un sol vivant est primordiale pour la santé de nos forêts, car il permet un recyclage continu des matières organiques, ce qui en fait un exemple très concret du concept de développement durable.

Article bien illustré, en allemand

Revitalisation du pâturage boisé du Biolley comme mesure de compensation

En 2002, le bureau ETUFOR SA réalisait un dossier de défrichement pour les forces motrices d’Orsières (DranseEnergie SA). Afin de compenser ce défrichement, des mesures ciblées de revitalisation d’un pâturage boisé au Biolley ont été proposées. La réouverture de cet ancien pâturage en friche avait pour objectif sylvicole d’offrir un nouvel espace de gagnage pour la faune à l’extérieur de la forêt, afin de diminuer la pression du gibier dans les forêts protectrices. Ces interventions devaient également diminuer l’uniformisation du paysage, redonner des surfaces attractives pour l’agriculture et offrir de nouveaux espaces pour la biodiversité. Seule une exploitation agricole durable est à même de maintenir ce type de milieu très diversifié, les propriétaires et exploitants ont ainsi été dès le départ intégrés à cette démarche.

En 2005, 4 hectares de friches ont été réouvertes, ainsi que la remise en état d’un sentier. Cette première dans le cadre des mesures de compensation a partitipé à la mise sur pied du concept de projet régional de compensation, qui permet actuellement de regrouper différentes compensations à des défrichements au sein de projets plus grands, plus ambitieux et plus cohérents en faveur la nature.

Lien vers la fiche : Service des forêts et du paysage, Canton du Valais

Panorama des pâturages boisés de Mont-Chemin, Col du Lein – Blisiers

Le bureau ETUFOR SA a été mandaté par la commune de Vollèges pour étudier les possibilités de mettre en réverve forestière le pâturage boisé de Mont-Chemin. Il s’agit principalement de conserver et soutenir une exploitation mixte entre la sylviculture et l’agriculture.

Ce type d’exploitation traditionnelle a une haute valeur culturelle, une biodiversité très riche et offre un cadre exceptionnel pour la détente dans un panorama qui évolue sans cesse au fil des saisons.

Vous pouvez accéder à un panorama 360° ici.

Un arolle bat des records

A 2’765 m au-dessus de Zermatt, Urs-Beat Brändli avait découvert ce qui devait être l’arbre le plus haut de Suisse, un arolle qui ne mesurait que 11 cm. A 2’745 m, plusieurs exemplaire plus gros avaient également été découverts, le plus grand d’une hauteur de 2 m pour un diamètre du tronc de 6 cm.

Depuis, ce record a été battu à plusieurs reprises, dont un arolle à 2’805 m au Clocher d’Arpette à Champex, Orsières (Jean-Paul Theurillat). Avec un minuscule bouleau à 2’860 m à Poschiavo (Sonja Wipf) et un mélèze à 2’971 m à Ausserberg (Egon Feller), le podium est actuellement composé de 3 essences différentes. Une liste actualisée est actuellement gérée par l’inventaire forestier suisse.

Le bostryche en Entremont

La région de Martigny et de l’Entremont est particulièrement touchée par les dégâts du bostryche depuis 2012, lorsque la tempête Andrea a affaiblit de nombreuses forêts, principalement des pessières. Le canton du Valais cible ses interventions dans les forêts protectrices, car ces travaux nécessitent d’engager des moyens importants. En effet, la seule mesure efficace est l’abattage des arbres infestés et leur écorçage pour empêcher le développement des larves.

Service des forêts et du paysage

Nouvelliste